Le déficit énergétique relatif dans le sport (REDs)
Le déficit énergétique relatif dans le sport (REDs), un syndrome reconnu et appuyé par le Comité international olympique1, se caractérise par une série d’effets négatifs sur la santé et les performances à la suite d’une période prolongée (de plusieurs semaines ou mois) de faible disponibilité énergétique (DÉ2). Une faible DÉ (FDÉ) est définie comme un apport énergétique alimentaire insuffisant par rapport à la dépense énergétique à l’entraînement, ce qui empêche le corps de répondre de façon optimale au coût énergétique des autres fonctions corporelles essentielles (p. ex. la croissance, la récupération, la santé osseuse). Un athlète peut développer une FDÉ puis un REDs, soit de façon intentionnelle (troubles des conduites alimentaires, comportements alimentaires problématiques ou tentatives infructueuses de gérer son poids et sa composition corporelle), soit de façon accidentelle (incapacité ou manque de connaissances pour consommer une quantité suffisante de calories équivalant à une charge élevée d’entraînement3). Une FDÉ prolongée altère le fonctionnement du système endocrinien (baisse des hormones sexuelles femelles et mâles), la santé osseuse (y compris un risque de fracture de stress de 4,5 fois supérieur chez les coureurs d’élite4) ainsi que des effets négatifs sur le système cardiovasculaire, les maladies, les blessures et les performances1).
Comme il peut grandement affecter la santé et les performances d’un athlète, le REDs est actuellement un défi pour tous les athlètes, peu importe le sexe, l’âge et le sport. En 2019, À nous le podium (ÀNP) a reconnu le REDs, de même que les commotions cérébrales et les blessures musculo-squelettiques, comme l’un des trois enjeux clés du Retour à la santé et à la performance. En conséquence, ÀNP a mis sur pied le Comité national sur le REDs dans le cadre du nouveau Conseil consultatif de la haute performance (Sciences de la performance). Tel qu’expliqué ci‑dessous, le Comité cherche à élaborer une stratégie nationale visant à prévenir, détecter, diagnostiquer et traiter le REDs chez les athlètes canadiens en mettant l’accent sur la création d’une trousse de détection et/ou de protocoles de traitement. En outre, son but sera de sensibiliser les athlètes canadiens, les entraîneurs et les parents au REDs afin d’en réduire l’incidence. Enfin, le comité ciblera des recherches spécifiques pour mieux comprendre l’incidence du REDs au Canada et évaluer les stratégies d’intervention permettant d’appuyer la santé et les performances des athlètes.
Le travail du programme et du comité
Initiatives actuelles du Comité :
- Développer un site web pour éduquer et sensibiliser davantage les athlètes et les équipes de soutien intégré au REDs.
- Créer un module d’éducation destiné aux athlètes et aux professionnels de la santé dans le but de prévenir le REDs et d’améliorer le traitement précoce des cas potentiels de REDs.
- Mener des recherches sur la prévalence, les symptômes et le traitement du REDs chez les athlètes canadiens en développement et d’élite dans les sports olympiques d’été et d’hiver, dans le but d’améliorer la détection précoce du REDs en créant de nouveaux outils de dépistage, en plus d’évaluer les stratégies de traitement potentielles pour un retour optimal à la performance chez les athlètes affectés par un REDs.
- Éventuellement, en s’appuyant sur les initiatives ci‑dessus, le but est de créer un document stratégique des meilleures pratiques sportives pour le REDs qui pourra s’adapter à chaque sport en fonction de ses besoins.
Foire aux questions
Références
1.Mountjoy M, Sundgot-Borgen JK, Burke LM, et al. IOC consensus statement on relative energy deficiency in sport (RED-S): 2018 update. Br J Sports Med. 2018;52(11):687-97.
2.Loucks AB, Kiens B, Wright HH. Energy availability in athletes. J Sports Sci. 2011;29 Suppl 1:S7-15.
3.Stellingwerff T, Heikura IA, Meeusen R, et al. Overtraining Syndrome (OTS) and Relative Energy Deficiency in Sport (RED‑S): Shared Pathways, Symptoms and Complexities. Sports Med. 2021. https://doi.org/10.1007/s40279-021-01491-0
4.Heikura IA, Uusitalo ALT, Stellingwerff T, et al. Low Energy Availability Is Difficult to Assess but Outcomes Have Large Impact on Bone Injury Rates in Elite Distance Athletes. Int J Sport Nutr Exerc Metab. 2018;28(4):403-11.
5.José L. Areta, Harry L. Taylor, Karsten Koehler. Low energy availability: history, definition and evidence of its endocrine, metabolic and physiological effects in prospective studies in females and males